La terre cuite est utilisée depuis l’antiquité pour la couverture de bâtiments. La terre est un matériau écologique par excellence : elle est abondante, se recycle facilement et offre un vrai confort au quotidien. Les toits en terre cuite constituent environ 60% des couvertures en France. La terre cuite est utilisée depuis des millénaires pour la construction en Europe mais aussi en Amérique du Sud ou encore en Chine. Les modèles de tuiles en terre cuite que nous trouvons actuellement sur le marché ont hérité de ce grand savoir-faire. Les tuiles canal et les tuiles plates par exemple que l’on trouve aujourd’hui dans le commerce ont exactement la même forme qu’elles avaient déjà au XIe siècle. Les tuiles mécaniques à emboitement de conception plus récente ont été mises au point quant à elles en France au 19e siècle selon un processus de fabrication mécanique à la presse. Grâce aux emboîtements, le poids global de la couverture est réduit d’un tiers au m², permettant ainsi une grande facilité de pose. La terre est une matière première naturelle et écologique par excellence. C’est une ressource abondante et renouvelable, facilement recyclable. Elle absorbe et restitue l’humidité, régule la température par inertie thermique et est de plus un très bon isolant phonique. Les tuiles en terre cuite sont de plus esthétiquement chaudes et agréables à l’oeil. Elles assurent l’imperméabilité d’une toiture et sont résistantes au gel. Elles n’émettent que peu de radon. La tuile terre cuite n’a de plus aucun effet néfaste sur la qualité de l’air. La tuile terre cuite est en effet classée A1, c’est-à-dire incombustible. La terre cuite est un mélange d’argile et d’eau cuite au feu. La fabrication des tuiles de terre cuite, se fait en 4 étapes : la préparation de l’argile, le façonnage, le séchage et la cuisson. La technique traditionnelle s’est considérablement mécanisée ces dernières décennies. Pour réduire le temps de fabrication mais aussi réduire la consommation d’énergie lors du séchage et de la cuisson des tuiles les industriels ont été amenés peu à peu à mettre du sable (jusqu’à 30%). Cette évolution des processus de fabrication a permis d’apporter une plus grande constance dans les produits fabriqués mais le séchage rapide provoque une rétraction plus importante, ce qui a pour conséquence une plus grande porosité des terres cuites et une modification des couleurs. Les différents types de tuiles En France, les toitures à forte pente (Nord) et celles à faible pente (Sud) offrent des tuiles variées adaptées aux caractéristiques locales. Globalement, les différents types de tuiles se caractérisent par : - leur aspect esthétique (forme, couleur, état de surface...) ;
- leur taille, leur poids (entre 35 et 70 kg/m²) ;
- le nombre de tuiles au m² (de 7 à 80 par m²) ;
- les pentes de pose (de 25 à 90%) ;
- les recouvrements.
On distingue plusieurs types de tuiles : - les tuiles plates : elles sont le plus souvent choisis dans le cadre d’une architecture urbaine ou spécifique à une région.
- les tuiles canal ; elles sont l’apanage du vaste région s’étendant du sud de la Loire au Grand Sud. On les appellent aussi les tuiles tiges de bottes dans certaines régions ou encore tuiles romanes.
- les tuiles à emboîtement à relief (ou à glissement)
- les tuiles à emboîtement à pureau plat
Des tuiles spécifiques sont également disponibles pour venir compléter l’étanchéité d’une toiture sur les endroits de jonction notamment : faîtière, demie-tuile, tuile de rive, tuile d’arêtier, chatière,… Les techniques de réalisation d’un toit en tuiles de terre cuite La mise en œuvre des tuiles est réalisée selon les typicités de la zone géographique. Quand le climat est doux et que la pente du toit n’est pas trop accentuée, les tuiles sont simplement posées. Quand au contraire le temps est tourmenté (pluie, neige poudreuse, vent violent) et les pentes escarpées les tuiles sont fixées au moyen de clous, de pannetons ou de mortiers spéciaux. La pose se fait sur des liteaux eux-mêmes posés perpendiculairement à la pente sur des chevrons. L’écartement entre les liteaux (aussi appelés pureaux), est toujours calculé en fonction du modèle de tuile choisi. Les tuiles sont accrochées directement sur les liteaux. Selon les cas, un écran de sous-toiture est posé entre les chevrons et les liteaux. Cet écran est fortement conseillé mais pas obligatoire. Il garanti la pérennité de la toiture en assurant la protection des combles contre les neiges poudreuses et poussières exterieures et en renforcant la tenue des tuiles au vent. La perméabilité parasite est réduite notoirement et la charpente est ainsi préservée. L’autre avantage de l’écran de sous-toiture est de réduire les différences de pression de part et d’autre de la couverture ce qui diminue le phénomène d’aspiration en sous-face des tuiles. La couverture proprement dite en tuiles de terre cuite est divisée en deux catégories bien distinctes par les professionnels : d’une part le plain carré, constitué de pans de toiture entièrement composés de tuiles et d’autre part les points singuliers qui se caractérisent par une fonction ou un emplacement particulier (sorties de cheminée et de VMC, lucarnes et fenêtres de toit pour l’éclairement des combles, égouts, rives, faîtières et arêtiers qui marquent les changements de volume de la couverture et ses limites). Les points singuliers nécessitent une expertise pour obtenir une étanchéité parfaite. Sachant que la durée de vie de la terre cuite est très longue, le changement global d’une toiture est une opération assez rare dans l’histoire d’un bâti. Du côté de l’entretien et de la maintenance, les opérations sont simples et faciles tout en restant peu chères. Les principales précautions à prendre pour un toit en terre cuite consiste en un nettoyage et une prévention de l’apparition des mousses, végétation, enlèvement des nids ou essaims, branches, etc ainsi que le repositionnement éventuel des tuiles en cas de grand vent. Bien choisir ses tuiles de terre cuite Les principaux critères de choix d’un style ou d’un autre de tuiles en terre cuite résident dans les habitudes de couverture de la région. Avant de commander des tuiles particulières, il convient de prendre connaissance du Plan d’Occupation des Sols (POS) et d’éventuelles directives dictant les formes et les couleurs et orientent donc vers une famille de produits. Soit le POS impose un type de tuiles, soit il reste vague mais indique toutefois que les modèles de tuiles devront être en harmonie avec les toitures environnantes. Si la construction se trouve à l’intérieur d’un périmètre de protection autour d’un monument historique, le propriétaire doit mettre son choix en rapport avec les préconisations obligatories du Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine (SDAP) aussi souvent dénommé Architecte des Bâtiments de France.
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