Une maison bâtie selon les principes de l’architecture bioclimatique tient compte de l’environnement immédiat du logement et des spécificités climatiques de la région d’implantation. Le but est d’utiliser les avantages et de limiter les contraintes en mettant tout en oeuvre pour augmenter le confort sans perte d’énergie.

L’architecture d’une maison bioclimatique propose une vision globale de la maison dans son environnement. Dans la pratique, une maison bioclimatique utilise les avantages et les contraintes de l’environnement immédiat : elle cherche à profiter au maximum de l’ensoleillement, elle s’abrite au maximum des vents froids en utilisant la pente et le relief du terrain ou encore la végétation.

Un concept global

Contrairement à la construction classique d’une maison sur un terrain standard ou que l’on rend standard à force de nivellement et de terrassements, la maison bioclimatique s’insère idéalement dans son environnement. Elle vise à prendre en compte les variations du climat liées aux saisons en adaptant l’orientation des ouvertures par exemple et en choisissant des matériaux de construction particuliers afin d’obtenir une « enveloppe » performante favorisant ainsi la récupération des apports solaires passifs mais aussi les apports calorifiques liés à l’activité des occupants. Ces notions peuvent paraître complexes pour qui ne s’est jamais penché sur la question mais en fait, elles s’appuient sur une simple logique de bon sens !

Le bioclimatique dans la pratique

Les critères d’efficacité d’une maison bioclimatique s’établissent sur tout un ensemble de points très pratiques.

• Capter au maximum la chaleur du soleil en hiver : pour profiter à plein de la chaleur du soleil l’hiver, l’architecture bioclimatique préconise l’installation de surfaces vitrées importantes au sud et au sud-ouest. Ces surfaces vitrées peuvent être des larges baies, des fenêtres mais aussi la mise en place d’une véranda bioclimatique qui aura pour principal avantage de capter la chaleur pour la transmettre à des murs capteurs réalisés à partir de matériaux à forte inertie. Ces murs jouent un grand rôle dans l’architecture bioclimatique puisqu’ils permettent durant leur exposition en journée de chauffer et pendant la nuit de restituer la chaleur emmagasinée. L’énergie solaire passive est ainsi captée puis stockée dans les parties massives de l’habitat (dalles, murs, plafonds). Quand une véranda bioclimatique est installée, elle amplifie le phénomène en isolant la maison de la rigueur extérieure tout en accumulant la chaleur solaire.
• Créer des zones tampons au nord : l’architecture bioclimatique repose également sur une conception intérieure des espaces bien orientés en fonction des vents dominants. Pour y parvenir, la maison est organisée selon le principe des " zones tampons ". Ces zones sont aménagées côté nord, afin de réduire l’impact du froid. Elles sont constituées de pièces peu utilisées comme le garage, la buanderie, les escaliers, les couloirs... Ces zones forment un rempart thermique supplémentaire pour optimiser la rétention de la chaleur dans le bâti.
• Créer des espaces de plantations extérieurs adaptés : pour protéger la maison des vents froids en hiver, une autre préconisation de l’architecture bioclimatique est de procéder à des plantations adaptées dans le jardin. Ainsi, au nord, la plantation de végétaux persistants prévient des vents froids en hiver. Au sud, au contraire, les plantations seront plutôt réalisées à partir d’arbres à feuilles caduques qui laissent pénétrer la lumière rasante du soleil. En intersaison, cet apport solaire peut réduire d’environ 10% les besoins de chauffage. Quand l’été arrive, pour un maximum de confort à la maison, l’architecture bioclimatique préconise de planter au Sud des espèces grimpantes comme la vigne ou la glycine qui auront pour principalement avantage de couper les baies des rayons verticaux du soleil. Au sud, il est également recommandé de planter des végétaux à feuilles caduques pour profiter d’un ombrage estival mais pas hivernal.
• Bien isoler et ventiler la maison : une maison bioclimatique cherche à obtenir un compromis idéal pour profiter au maximum du soleil l’hiver et le maximum de fraîcheur l’été. Pour y parvenir, la maison doit atteindre un équilibre climatique extérieur mais aussi intérieur. Ainsi, la maison bioclimatique s’articule évidemment sur une isolation parfaite de la maison ainsi que sur une aération efficace des pièces pour que la circulation d’air soit optimale.

Construire une maison bioclimatique

Comme vous avez pu le voir par les quelques exemples pratiques ci-dessus, la construction d’une maison bioclimatique est quasiment à la portée de tous. Il suffit en effet au moment de la conception de bien peaufiner l’orientation de la maison pour une intégration optimale dans le site et de tenir compte des contraintes nord-sud pour la distribution des pièces.

Les principaux éléments à prendre en compte sont :

• De déterminer si les constructions proches peuvent faire de l’ombre à certaines heures de la journée.
• De repérer les vents dominants et d’adapter le relief et la végétation pour une protection maximum du bâti.
• D’orienter le bâtiment au sud (± 30°) afin de bénéficier d’un ensoleillement optimal ;
• De favoriser un projet de maison compact qui offre le moins de prise possible aux vents mais aussi à l’air froid sachant que les pertes de chaleur sont fonction de la surface des parois en contact avec l’extérieur ou le sol.
• De créer des espaces protecteurs à l’intérieur de la maison (zones tampons) pour protéger thermiquement les espaces de vie des vents froids. Les espaces de vie que sont le salon, la cuisine, le séjour seront ainsi placés automatiquement au sud.
• D’aménager des surfaces vitrées conséquentes du côté sud pour profiter au maximum des apports solaires. On préconise une surface vitrée de l’ordre de 20 % de la surface habitable.
• De faire installer une serre ou une véranda bioclimatique côté sud associée à un mur en matériaux de forte inertie (terre crue ou cuite) pour que la chaleur solaire stockée le jour puisse être restituée la nuit. Le mur entre la serre ou la véranda et le bâtiment doit être constitué d’un matériau lourd avec une teinte sombre et une épaisseur comprise entre 20 et 35 cm . Lorsque la serre est bien conçue, elle peut couvrir jusqu’à 20 % des besoins de chauffage.
• De faire installer pour un confort maximum l’été des protections contre le soleil (stores, volets...).
• De procéder à des plantations protectrices du bâti au nord contre les vents dominants et au sud contre le soleil de plein été.
• D’isoler parfaitement la maison pour que la chaleur soit préservée à l’intérieur l’hiver et la fraicheur l’été.
• De concevoir de façon globale la ventilation pour que le renouvèlement d’air laisse respirer la maison (ventilation naturelle, ou ventilation mécanique contrôlée hygroréglable ou double flux).

Toute maison bioclimatique est également conçue avec un système de chauffage d’appoint écologique reposant sur l’exploitation d’énergie renouvelable

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