La chaux  Envoyer

L’enduit à la chaux permet d’obtenir un revêtement mural durable, résistant, fongicide, bactéricide, facile d’entretien et qui laisse respirer les murs.

La chaux est utilisée depuis des millénaires. 100% naturel, ce matériau se compose de calcaire plus ou moins pur qui est chauffé à très haute température. Délaissée au profit du ciment depuis le début du 20e siècle, la chaux reprend aujourd’hui du service dans les constructions écologiques. Elle est en effet idéale pour fabriquer des enduits sains et respirants. Selon le type d’enduits souhaité, on utilise soit de la chaux hydraulique soit de la chaux aérienne.

Quelle chaux ?

On distingue généralement 2 types de chaux, la chaux aérienne et la chaux hydraulique. Selon l’utilisation, la qualité du support à traiter, les conditions d’applications et le choix de la finition, on optera soit pour l’une soit pour l’autre, soit encore pour un mélange des deux.

La chaux hydraulique pour les mortiers grossier de sous-couche : La chaux hydraulique s’obtient en cuisant du calcaire argileux. Cette chaux fait prise par réaction à l’eau. Selon les proportions d’argile, la chaux est plus ou moins hydraulique et résistante.

Désignation

Pourcentage d’argile

Qualité hydraulique (résistance)

NHL 2

inférieur à 8%

faiblement hydraulique

fait prise du dixième au vingtième jour

NHL 3,5

entre 8 et 14%

moyennement hydraulique

fait prise du quatrième au huitième jour

NHL 5

supérieur à 14%

fortement hydraulique

fait prise trois jours après immersion

La chaux hydraulique permet d’obtenir une résistance mécanique plus élevée, de la souplesse, une bonne accroche, un faible coût, et un matériau respirant.

La chaux hydraulique s’utilise principalement pour enduire les supports forts (pierres dures, froides) mais aussi les supports plus récents comme l’aggloméré de béton. La chaux hydraulique peut également servir pour monter des murs en pierre, enduire les parties basses des murs exposés aux remontées d’humidité, maçonner des tuiles...

L’utilisation de chaux hydraulique est à éviter absolument sur les supports en plâtre.

Généralement, on utilise une chaux hydraulique de faible résistance de type NHL 2 sur les murs en terre ou en pierres tendres, une chaux hydraulique de résistance médiane de type NHL 3,5 sur des supports de pierres froides. On évitera les NHL 5 sur le bâti ancien.

La chaux aérienne pour la couche de finition : La chaux aérienne s’obtient en cuisant du calcaire pur (plus de 95 %). Cette chaux fait prise par réaction au gaz carbonique de l’air. On obtient une pâte onctueuse lorsqu’on la mélange avec de l’eau (on parle de chaux grasse).

Avec la chaux aérienne on peut obtenir une résistance à la compression de 435 psi (30 bars), c’est un matériau qui offre une perméabilité 5 fois supérieure au ciment.

La chaux aérienne s’utilise principalement pour la réalisation des finitions teintées, la préparation d’un mur devant recevoir une patine ou un badigeon "à fresco", les travaux fins tels le stuc. Elle peut également être utilisée pour la fabrication de mortiers mélangés à de la terre ou du sable terreux destinés à jointer des murs de pierres apparentes.

Elle est à éviter sur des murs humides, pour préparer des sous couches devant recevoir une couche de finition.

Fabriquer un enduit à la chaux

  • Chaux hydraulique : l’enduit à la chaux hydraulique se réalise avec 2 matériaux de base : Du sable (granulométrie entre 0,2 et 5 mm avec 10 à 15 % de fines) et de la chaux hydraulique. Le type de chaux dépend du type de support. Le mélange peut varier fortement selon la nature du matériau et l’usage désiré. Pour un gobetis, les proportions sont de 1 volume de chaux pour 2 volumes de sable (couche de 0 à 2 mm ). Pour le corps d’enduit, les proportions sont de 1 volume de chaux hydraulique pour 3 à 5 volumes de sable.
  • Chaux aérienne : l’enduit de finition à la chaux aérienne s’applique généralement en deux couches. La première couche présente une épaisseur de 5 à 6 mm tandis que la seconde présente une épaisseur de 15 mm d’épaisseur. Entre les deux couches un délai de séchage de 15 jours minimum est nécessaire. Pour obtenir des effets de relief, la seconde couche généralement talochée doit être frottée après 4 à 24 heures de séchage avec une taloche à pointe ou gratton.

La mise en œuvre est identique à celle du mortier de ciment.

Le mortier de chaux aérienne fait prise lentement (pendant 9 à 12 mois) au contact de l’air. Les finitions réalisées à base de chaux aérienne doivent donc être réalisées hors périodes d’intempéries pour laisser au mortier le temps de se structurer.

Si l’on veut poser des pigments naturels dans la couche de finition, l’enduit est alors posé selon la technique « à fresco ». Cette technique s’appuie sur la prise immédiate de surface de la chaux aérienne. La prise immédiate « à fresco » est le résultat de la cristallisation de la surface qui enferme les pigments posés "à fresco" .

Enduit isolant en mélange de chanvre

Pour réaliser un enduit isolant, la chaux peut être associée au chanvre. Sachant que le chanvre est un produit hydrofuge (il peut absorber 4 fois son poids en eau), l’enduit doit être réalisé avec 75% de chaux aérienne, 15% de chaux hydraulique et 10% de pouzzolane. La pouzzolane est une roche volcanique à structure alvéolaire. Elle offre des qualité d’isolation thermique et phonique. Selon les spécialistes, l’introduction de la pouzzolane dans le mélange permet de régulariser la carbonatation de la chaux. Le chanvre doit être introduit en toute fin dans le mélange et bien malaxé. Cette préparation est utilisée pour isoler des murs déjà existants en brique, pierre ou bois. Un léger mouillage préalable avec du lait de chaux est préconisé. En extérieur ou en intérieur, il peut soit être laissé tel quel pour un aspect rustique soit être recouvert d’un enduit léger à la chaux coloré ou non avec des pigments naturels.

Attention : les mélanges à base de chaux nécessitent le port d’un masque anti-poussiere et de gants. Autant que possible, travaillez en extérieur ou dans un endroit bien ventilé.