Le Tadelakt est un enduit très particulier qui nous vient du Maroc. Il est à base de chaux et de poudre de marbre. Ses qualités esthétiques sont remarquables et de plus, le Tadelakt permet d’obtenir une bonne étanchéité. L’art du Tadelakt est complexe mais le résultat brillant et étanche vaut la peine de passer du temps. En effet, la tradition du Tadelakt est née au Maroc dans les hammams. Pour obtenir un revêtement esthétiquement superbe et insensible à la vapeur d’eau, les artisans marocains ont mis au point une technique très particulière d’enduit à base de chaux. La préparation des murs Le support à enduire doit être parfaitement stable, sans trous, ni fissures, ni lézardes. Il doit être dépoussiéré, débarrassé du salpêtre, des traces de plâtre, des résidus de peinture. Selon le type de revêtements, la préparation du mur diffère. Pour les revêtements récents, un séchage complet est nécessaire. Comptez 1 mois de séchage pour un mur de briques ou de parpaing récemment montés. Pour les supports anciens, une humidification doit être réalisée avant application de l’enduit de préparation. Généralement, cette humidification se fait sur 3 jours : le premier jour le support est mouillé à grande eau jusqu’à refus. Les deux jours suivants, le support doit être humidifié de nouveau mais cette fois sans saturation. Pour les murs de brique et de parpaing, l’humidification doit être abondante. Pour les murs en béton cellulaire ou en pierre tendre, l’humidification doit être moyenne la veille et le jour de l’application. Pour les murs en pisés ou en torchis, l’humidification doit rester légère avec du lait de chaux. L’application d’un enduit à la chaux en général et un Tadelakt en particulier doit être faite en automne ou au printemps, lorsque la température n’est ni trop froide, ni trop chaude, ni trop humide. La mise en oeuvre Le Tadelakt est un enduit de finition qui trouve sa place aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il s’applique en trois étapes successives : - L’enduit de préparation : il se réalise avec un volume de chaux calcique et deux volumes de poudre de marbre (granulométrie 1.2) auxquels on rajoute de l’eau pour obtenir une pâte assez élastique qui tient toute seule sur la truelle. Le mélange doit être réalisé 24 heures au moins à l’avance. Cet enduit forme la sous-couche. Il est étalé à l’aide d’une spatule sur 3 à 4 mm d’épaisseur de façon homogène. Travaillez en mouvements tournants et rapides. La surface peut rester une peu " granuleuse " pour favoriser l’accroche mécanique de la couche de finition.
- L’enduit de finition : il se réalise avec un volume de chaux calcique et un demi volume de poudre de marbre (granulométrie 0.8) auxquels on rajoute de l’eau pour obtenir une pâte assez consistante et souple. Selon les besoins, des pigments peuvent être ajoutés à cette étape. Le mélange doit être réalisé 24 heures au moins à l’avance. Cet enduit forme la couche de finition. Il est étalé à la spatule sur 1 cm maximum. Il s’installe sur l’enduit de préparation encore frais mais dont la prise a déjà débuté (à mezzo fresco). Avant de commencer, il faut mouiller le support pour qu’il soit bien humidifié. L’application se fait ensuite soit avec la taloche, soit avec les mains (gantées obligatoirement puisque la chaux est basique !) sur l’ensemble de l’enduit de finition. Une fois l’enduit posé, il convient de bien le lisser. L’enduit ne doit impérativement pas dépasser 1 cm !
Attendre le début de la prise de l’enduit avant de passer au resserrage. Cette opération se réalise à la spatule souple et consiste à serrer (refermer) l’enduit là où des fissures apparaissent de l’extérieur vers l’intérieur. L’enduit doit être retravaillé sur toute la surface jusqu’à constater un début de faïençage. L’enduit doit à ce stade être bien lisse. Après quelques heures de séchage, l’enduit doit être de nouveau serré mais cette fois ci avec un galet rond (idéalement de l’agate). Le mouvement de resserrage doit être circulaire pour refermer les fissures qui sont apparues durant le séchage. - Le lustrage : il se réalise avec un demi litre d’eau et un demi litre de savon noir. Un oeuf peut être ajouté à cette préparation pour durcir la surface du Tadelakt et la rendre encore plus brillante.
Le lustrage intervient après 24 heures de séchage environ (mais tout dépend de l’humidité ambiante et du climat). Il se réalise sur une petite surface à la fois, à l’aide d’une éponge puis du galet (déjà utilisé précédemment). L’eau savonneuse doit pénétrer l’enduit sur toute sa surface pour obtenir l’étanchéité. Si des fissures sont apparues, il convient de les resserrées en douceur avec le galet. Les pigments Pour colorer la couche de finition, vous pouvez utiliser des pigments soit de l’ocre soit des oxydes ou des spinelles pour les bleus. Le poids du pigment est précis sous peine de saturation de l’enduit. La limite de saturation des couleurs est à 20 % pour les terres et à 10 % pour les oxydes. L’ajout des pigments se fait uniquement sur la couche de finition. Commencez par mélanger à sec la chaux et la poudre de marbre puis ajoutez l’eau. Les pigments doivent être broyés finement et humidifiés avant d’être ajoutés au mélange. Une fois que tout est mélangé, il convient de rajouter de l’eau pour retrouver la même consistance que celle de la base blanche du départ. Le mélange doit être brassé longtemps pour que les pigments soient dispersés de façon homogène. Attention : Le mélange de la chaux, de la poudre de marbre et des pigments nécessite obligatoirement le port d’un masque anti-poussiere et de gants. Les mélanges doivent être fait à l’extérieur. Le travail intérieur doit être réalisé dans une pièce bien ventilées.
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